Patrimoine

Relisez “il était une fois…St Martin”, la revue du patrimoine


SAINT MARTIN, DE LA PRÉHISTOIRE A NOS JOURS

Préhistoire

On trouve des traces de l’homme sur le Vercors très loin dans le temps puisque déjà entre les dernières glaciations, il y a 100 000 ans, des Néanderthaliens ont vécu et chassé dans le Val de Lans.

En ce qui concerne nos communes, l’abri de Bobache, fouillé en 1912, a livré quelques objets de silex appartenant à la période azilienne, fin de la dernière glaciation (-10 000). Dans un environnement de steppes et d’arbres clairsemés, des chasseurs nomades traquaient -entre autres- la marmotte pour sa chair et sa fourrure.
Plus tard au Mésolitique, entre -6 250 et -4 500, la forêt se développe et sa densité gêne la circulation des hommes et le succès de leurs chasses. Aussi des groupes de chasseurs nomades recherchent-ils en été les zones giboyeuses et peu boisées des hauts-plateaux du Vercors. On a retrouvé des traces de leurs migrations annuelles dans un abri sous roche près du Pas de la Charmate où ils faisaient étape près d’un point d’eau à peine quelques jours par an, mais pendant plusieurs millénaires. Ils chassaient principalement le bouquetin mais ne dédaignaient pas le chamois, le cerf et le sanglier. Ils fabriquaient de très petites pointes de silex qui armaient harpons et flèches, et utilisaient probablement l’arc.

De la Gaule à la France

Les Voconces, peuplade celto-ligure, occupaient les montagnes entre l’Isère et le Ventoux. Un de leurs dix-neuf districts était habité par les Vertacomicori qui donnèrent leur nom au massif. D’après l’historien romain Pline l’Ancien, ce peuple serait allé en Italie fonder la ville de Novare au VIème siècle avant Jésus-Christ.
L’époque Romaine n’a guère laissé de traces dans nos deux communes, sinon quelques sarcophages trouvés à Picot près de Saint Julien et autour de l’église de cette commune.
Au XIème siècle, le Vercors est chrétien et organisé en paroisses desservies par les chanoines de Sainte Croix-en-Dois jusqu’en 1 289, par les religieux de Saint Antoine ensuite.

Moyen-Age et temps modernes

A partir de 1 235, les cinq communes du Vercors drômois sont sous la suzeraineté de l’évêque de Die qui en dispute les revenus aux religieux de Saint Antoine jusqu’en 1305. L’évêque avait pour vassaux divers seigneurs et châtelains locaux qui levaient également l’impôt sur les habitants. Le château de Ravel, à Saint Julien, est un authentique château féodal. Il commandait l’entrée du Vercors au Nord-ouest par Choranche et au Nord par Rencurel. Dans le pan de mur qui en reste, on a un bel exemple des méthodes de construction que le moyen-âge avait héritées de l’antiquité : on construisait deux murs parallèles avec de belles pierres de taille entre lesquelles on bourrait en vrac d’autres matériaux.
Evêque et seigneurs pressuraient allègrement les habitants qui devaient quantité d’impôts en argent et en nature : la dîme, impôt ecclésiastique, dont seulement le 1/24ème était affecté à secourir les pauvres, la taille, les censes, etc…
Plus tard, l’évêque nomme des “fermiers”, sorte de percepteurs sur lesquels ne s’exerçait aucun contrôle. Ils donnaient une somme convenue chaque année à l’évêque et gardaient pour eux le reste… Par exemple en 1 749, Monseigneur des Augiers arrentait à Etienne Faure, de Saint Julien, moyennant la somme de 850 livres par an (monnaie de l’époque) les dîmes et droits seigneuriaux de St Julien, à l’exception des droits de pâturage, chasse, pêche et forêts.
En 1 767, les communes de Saint Julien, Saint Martin, La Chapelle et Saint Agnan ont à défendre devant les tribunaux leur droit d’usage sur les forêts où de tout temps il est admis que les habitants ont le privilège de couper du bois (origine des coupes d’affouage) et de faire paître leurs bestiaux. L’évêque et les seigneurs veulent restreindre ces droits afin d’augmenter leurs profits par l’exploitation des bois, car ils sont également propriétaires des scieries soit en louant les montagnes très cher à des bergers de provence dont les 40 000 têtes de bétail, représentant quatre à cinq fois le cheptel total des quatre communes contribuent à dégrader la forêt. Il était d’usage, depuis toujours, de mener paître les animaux dans les bois. L’administration des Eaux et Forêts, née sous Louis XIV, n’avait pas le pouvoir de faire respecter des interdictions qui allaient à l’encontre d’habitudes millénaires. Les bonnes terres étaient réservées aux cultures.


Époque contemporaine

Nos villages furent assez peu concernés par les grands évènements de l’histoire de France, jusqu’à ce que la seconde guerre mondiale vienne créer un triste pendant aux guerres de religion qui les dévastèrent au XVIe siècle. Saint-Martin et Saint-Julien ne furent pas complétement détruits comme La Chapelle et Vassieux, mais payèrent un lourd tribut en morts et destructions.

Le régiment des 11e cuirassiers, parti du Vercors, a participé à la libération de Romans et Bourg de Péage, avant de poursuivre vers les Vosges et l’Alsace. site officiel du régiment

Le tourisme et les services sont venus compléter les activités traditionnelles d’élevage et d’exploitation forestière, et la population a repris une courbe ascendante.